55ème édition du Festival International de Carthage
Soirée de Léo Rojas
Lundi 26 aout 2019
Théâtre romain de Carthage
Après un marathon de plus d’un mois et demi le rideau est tombé sur la 55ème édition du Festival International de Carthage avec une soirée équatorienne assurée par l’artiste Léo Rojas, laissant derrière elle une immensité de bonheur pour plus d’une centaine de milliers de spectateurs comblés de joie et de plaisir partagés avec des stars venant des quatre coins du monde. Après la soirée de clôture officielle de cette édition le jeudi 22 aout 2019 avec la star de la chanson arabe Saber Rebai suivie de la soirée de Lotfi Bouchnak le samedi 24 aout 2019 et de Assi Hallani le dimanche 25 aout 2019, le Théâtre romain de Carthage ne s’est pas désempli en dépit d’un ciel menaçant et par moment orageux démontrant la fidélité du public à son festival et sa grande soif de spectacles, une attitude qui constitue une autre exception tunisienne dans un monde arabe plongé dans le marasme et l’inquiétude d’un avenir incertain.
Le Festival International de Carthage, beaucoup plus que les autres festivals de la Tunisie est devenu sans nul doute le baromètre le plus fiable du comportement du Tunisien qui en dépit de tout, ne recule devant rien pour décrocher sa place aux gradins de son festival et se laisser bercer par les sonorités et les voix de ses idoles parmi les stars tunisiennes, arabes ou étrangères. Et c’est ce qui s’est produit lundi soir quand le public a surpris les plus averti des gestionnaires du festival en venant massivement à la rencontre de cet artiste atypique venant du fin fond de l’Amazonie pour les enchanter avec des sonorités pour le moins relaxantes.
Léo Rojas n’a pas emprunté la voie de l’argentin Una Ramos qui s’est produit sur la scène de Carthage dans les années 80 en hypnotisant son public avec ses flutes en sa merveilleuse interprétation de la célèbre mélodie andine El Condor Pasa du péruvien Daniel Alomía Robles. Rojas a choisi d’épouser un genre inédit en proposant des sonorités métissées comme un remède à l’âme, un voyage spirituel, une harmonie entre le corps et l’esprit. En d’autres termes, sa musique est une catharsis comme il l’explique lui-même proposé aux petits et aux adultes.
Sur la scène du Théâtre romain de Carthage en compagnie d’un batteur, bassiste, deux guitaristes et un organiste, et dans un univers de lumière tamisée par les flots de fumigènes Léo Rojas a reproduit une ambiance propice à la méditation avec sa musique ethnique qui prend sa source d’un peu partout à travers le monde mais surtout de sa terre amazonienne reproduisant les tambours et les complaintes des anciens dans un respect quasi absolu de cette culture qui ne s’accommode guère du folklore.
« Les voix de mes ancêtres amérindiens vous parlent à travers ma musique. C’est la porte d’entrée des âmes des temps passés. » aime-t-il rappeler avec humilité. Sur la scène de Carthage il a offert à son public ses meilleurs titres dont les célèbres The Lonely Shepherd et El cóndor pasa tout en invitant le ténor allemand d’origine serbe Silvio d’Anza qui a offert au public la célèbre chanson d’Andrea Boceli « Con te partiro » qui fut le cerise sur le gâteau.