Le mardi 25 juillet, date symbolique coïncidant avec la fête de la République, « Ziara » de Sami Lajmi a illuminé le ciel de Carthage. Cette nouvelle version programmée dans le cadre de la 57ème édition du Festival international de Carthage solde out depuis quelques jours a été présentée devant un public déchaîné qui a participé pleinement au chant et à la danse. Toujours le même succès et toujours le même accueil chaleureux et enthousiaste. Depuis sa création, il y a dix ans, « Ziara », spectacle basé sur le chant sacré, n’a pas perdu son aura. On ne compte plus le nombre de représentations qui n’ont cessé d’augmenter au fil des années.
Devenue une véritable institution, Ziara se renouvelle constamment en s’alimentant de nouveaux titres appréciés autant que les anciens par un public qui connait par cœur ces chants issus des confréries tunisiennes. Toute la panoplie d’accessoires propres à l’univers des confréries avec ses rituels et ses processions : bougies, couffins, étendards et costumes traditionnels masculins appropriés à ce genre de spectacle à savoir chéchia, bden, jebba, farmla, serouel, balgha etc. a été fournie. Quant aux costumes féminins hauts en couleurs rappellent la richesse du patrimoine vestimentaire tunisien.
Les odeurs d’encens ont embaumé le Théâtre antique de Carthage, les jeux de lumières scintillantes et chatoyantes ont participé à créer une ambiance spectaculaire rehaussée également par une mise en scène où les transes notamment celles exécutées par un « Akacha » donnent un sens supplémentaire à ce spectacle visuel par excellence. Aucun élément n’a été négligé, tout l’attirail a été choisi avec beaucoup de soin. Ce qui fait le succès sans cesse croissant de « Ziara ». Dans cette nouvelle mouture, le côté spectaculaire a été encore plus fourni. L’accent a été mis à plus de lumière pour rehausser la beauté des tableaux présentés.
Sur le plan musical, les bendirs essentiellement ont chauffé à bloc la scène proposant des sonorités qui font déchainer les corps des danseurs. Ces derniers se sont livrés à des danses spécifiques allant jusqu’à l’extase suprême. Sur les gradins le défoulement était total. Le public, par contagion, s’est livré à des transes. Aux côtés des standards habituels : « Ana jaytek zaier », « Saida Manoubia », « Sidi Ben Aissa », « Wa Kabirou », « Om zine Jamalia », « Sidi Abdelkader », « Ya Baba Ammar », « Sidi Agereb », « Rakeb ala hamra », « Naghara », de nouveaux titres moins connus ont été ajoutés au répertoire inspiré de la « Issaouiya », « Chadeliya », « Al Amiriyah » entre autres confréries qui existent encore un peu partout en Tunisie.
Une communion s’est installée entre la scène et les gradins. Une fête où le visuel, sonores et l’olfactif ont tenu en haleine les spectateurs jusqu’à la fin du spectacle. Entre profane et sacré « Ziara » a revisité sciemment le patrimoine du chant sacré soufi dans son plus beau déploiement. Le public surchauffé au plus haut point lance des youyous et des cris manifestant de la sorte sa grande joie de cette prestation à valeur-ajoutée.