Le mardi 19, le public de la 56ème édition du Festival international de Carthage a réservé un accueil chaleureux à deux formations qui opèrent dans un champ musical proche : les sonorités orientales ouvertes à la musique pop et électro occidentales. Haydar Hamdi s’est produit en première partie, suivi du groupe libanais Adonis.
Le genre de la première formation se distingue par un mélange entre musique orientale et reggae. Le groupe composé de Nidhal Jaoua au clavier, Narjess Sâad sur la percussion, Slim Abida à la basse et Tarak Mâaroufi à la batterie a livré un bouquet de chansons qui mêle groove de leur cru et Tounsi style. Ce Band de musique alternative qui pousse dans les quartiers urbains essaie, comme bien d’autres à imposer un style autonome qui porte ses codes et ses fans. Face à l’oppression du quotidien, il clame une liberté totale de l’individu. Haydar a repris ses chansons connues, « Klam Sbah » et « Klam Kadhab » ( Paroles du matin et paroles mensongères) ou « Barra Ghanni » ( Chante !), le public a évidemment obtempéré. Quelques chansons du répertoire populaire réarrangées et réinterprétée sur le mode groove ont été reprises par Haydar et ses musiciens.
Place à Adonis, une formation libanaise, née depuis plus d’une dizaine d’années sur les bancs de l’université et dirigée par Anthony Khoury, parolier, chanteur, compositeur et claviériste qui a quitté son métier d’architecte pour se consacrer à la musique et fonder le groupe avec ses complices Joy Abou Jaoudé à la guitare, Gio Fikany à la basse Nicolas Hakim aux percussions. Un projet qui a fait son chemin et a acquis une notoriété internationale.
Cette bande de « mutins » qui se produit pour la première fois au théâtre romain de Carthage, cultive une musique « monde », moderne et des paroles qui s’adressent au cœur, évoquant le quotidien libanais, ô combien riche d’événements et de bouleversements.
Ce groupe surfe sur la vague pop rock et pop électro chargée de paroles et de tonalités arabes d’où se dégage un univers poétique original. Des chansons d’amour sur fond de guerre, des envolées lyriques, des divagations et des digressions sur le sens de la vie, de la mort, de l’art etc. «L’art sans lequel, il n’y a pas de vie, l’art arme de combat contre l’inertie et la mort », affirmera Anthony, leader du groupe, lors de la conférence de presse.
Cette patte remarquable, comme une marque de fabrique, essentiellement libanaise, les a propulsés sur les scènes européennes et les a fait connaître dans les pays où ils se sont produits lors de leur tournée en 2019 (France, Berlin ou Londres).
Sur la scène de Carthage, le groupe a évoqué le quotidien des Libanais qui justifie les paroles des chansons, la musique actuelle moderne, qui brasse large, allant du pop à la musique arabo-libanaise traditionnelle. Dans ce sens, forcément Faïrouz a fait partie du programme.