55ème édition du Festival international de Carthage
Soirée de Faya Younan
18 juillet 2019
Théâtre romain de Carthage
Faya Younan sur la scène du théâtre romain de Carthage, fut un enchantement. Cette jeune fille toute menue et frêle, au visage angélique a montré ses plus beaux atours pour le grand plaisir d’un public qui n’a pas manqué à l’appel. Un public totalement conquis, envouté par le charme et la voix de la fille d’Alep.
Dés sa montée sur scène, la magie a opéré, Faya Younan s’est adressé à son public avec tact et finesse, elle lui a exprimé son amour et sa gratitude, ses mots sortaient sincères et allaient droit au cœur dans une belle synergie qui a régné tout au long de la soirée.
La soirée de Faya Younan était la soirée de la bonne énergie, des ondes positives, de la communion, les émotions débordaient et l’interaction jamais interrompue. Son public connaissait la plus part de ses chansons, même les nouvelles, et Faya, par sa voix et sa présence a offert à l’audience de nouvelles sensations que rares sont les artistes capables de transmettre.
Faya a chanté la douleur, la misère et l’injustice déchirant le monde arabe. On pouvait y voir un hommage à la Palestine, la Syrie, au Liban et à l’Irak.
Elle a présenté des titres de son nouvel album et repris ses anciens titres que le public connait par cœur mais aussi elle a réservé quelques surprises. Comme elle l’avait déjà annoncé lors de sa conférence de presse… Faya a chanté en tunisien « El fan el fan » de Mohamed Jammoussi et « Ritek ma naaref win » de Lotfi Bouchnaq avec sa voix suave qui a su, tout au long de la soirée, nous offrir sa rare texture à la fois douce mais capable d’atteindre des ouvertures exceptionnelles.
Outre ses deux chansons tunisiennes que Faya a merveilleusement bien rendu, nous n’étions pas au bout de notre surprise, car Faya a eu la délicatesse et l’intelligence de choisir une autre chanson tunisienne, une chanson qui l’émeut jusqu’aux larmes « Dima dima » de Yasser Jradi, une déclaration d’amour inconditionnel à la patrie. Faya a eu aussi la finesse d’inviter son auteur et compositeur Yasser Jradi pour la chanter avec elle et se fut un pur moment de magie !
Plus de vingt chansons, entre ancien et nouvel album et plus de deux heures de scène, La jeune fille aux yeux azur a l’étoffe des grands artistes. Généreuse, engagée, avec une émotion dans la voix et dans la gestuelle, les textes qu’elle chante, elle les porte vraiment, et ils la racontent et la définissent. Faya a aussi fait appel à des musiciens tunisiens pour agrémenter son orchestre, une participation qui a donné une teinte particulière à l’exécution instrumentale.
Faya Younan a rendu son public heureux et elle le paraissait elle aussi, une soirée à la hauteur des attentes de tous !